Abjection, Votre Honneur ! 🎶

Sans y penser

C'est parti.. 

Je me disais 

Parfois

Dis-lui

Mets au clair

Et puis

Et puis

Toujours

Autre chose

Un autre lieu

D'autres yeux 

Bien sûr

Qu'il y aurait

Un autre souffle

D'autres soupirs

Loin de la vue

Loin de nos fureurs

Simple distance

Qu'il suffirait

D'attiser

Encore 

Le feu

Vison-visu

Ça a compté

Quand même

Même quand on ne pense plus 

À le dire

Ça ne s'en va pas 

Comme ça

On s'est choisi

Avant 

Ça signifie 

Beaucoup 

Encore 

Maintenant 

Et puis

Je prenais 

Parfois 

Des nouvelles

Politesse

En voie d'extinction

Je pensais

Que ça suffirait

C'est déjà beau

Mon indulgence 

Égoïste

Attendait 

Des mercis

Et puis

J'ai reçu

Beaucoup d'excuses

Servies

Sans rendre 

Justice

« Je connais

L'ampleur 

De ton agenda

Pense à moi 

S'il te plaît 

Quand tu auras le temps »

Pendant des mois 

Patience d'ange

Pensais-je

Longanimité

Me détrompais-je

Effectivement

Quelques semaines

Après la dernière

Tolérance

« J'en ai assez 

Tu me négliges

Je pars »

Bouche bée...

Évidemment

Je te maltraite

Pardon

C'est moche 

Et con

Mais évidemment 

C'est autre chose 

Que je réponds 

« Quand tu auras 

Mes responsabilités

On en reparlera

Là tu ne peux pas 

Comprendre

Tout

Tu me juges 

Alors que j'essaie

De faire au mieux... »

Encore une largesse

Que je m'accorde

Voir combien 

Je blesse

Bloque

La banque

La note

Est trop aiguë

Comme toujours...

Pardon

J'ai oublié 

De te respecter

C'est impensable

Et pourtant...

C'est ce qui s'est passé

Pris dans les rouages

Des semaines 

J'ai perdu

La correction 

La plus élémentaire

Injustifiable

Puisses-tu 

Malgré tout

Un jour

M'absoudre...

Au moins 

Pour toi...

Avance 

Sur ton chemin

J'ai joué 

Malheureusement 

Ton caillou 

Dans ta chaussure 

Gauche

Je n'aimerais pas

Te voir 

Saigner

Je n'arrive pas 

Encore 

À endosser

Mes choix...

Alors 

Pardonne-moi 

Pour toi 

Moi, je me connais 

Et me cinglerais

Les jours où je retrouverais

La mémoire 

Et toi, Belle Âme 

Tu continueras

À t'émouvoir

Pour me rappeler

Que je n'ai rien fait

Pour être 

Ton semblable

Je trouverais bien 

Un moyen 

Pour accentuer 

Mon tourment

Quand il ne sera plus 

Que notre seul lien...

Puisqu'au fond souffrir

Un peu 

Me plaît

Davantage 

Que de faire l'effort

De bien me conduire...

Et toi 

Irréprochable

Insupportable 

Tu me renvoies 

Mon manque

De correction 

Dans le carafon

Sans même 

Le voir...

Ta rigueur 

Autant qu'une vertu

Est ce qui me tue

Évidemment 

Que j'allais te coûter...

Ton intégrité 

Donne envie 

De l'atteindre...

(Et toi avec...

Loin

Bien loin 

Des salamalecs)

Phryné devant l'aréopage, Jean-Léon Gérôme, 1861.