Pas de quartier !
Allongée en travers du lit, la tête dans le vide, elle regardait les nuages.
– Qu’est-ce que tu fais ?
– Hmm ?
Je troublai ainsi sa flânerie cérébrale.
– Ferme la fenêtre, il fait froid. Tu n’as pas encore éteint le radiateur, je parie ?
– Mhh…
– T’exagères quand même. C’est pas Versailles ici !
– Hmh…
– Lève-toi et éteins-le. Pire qu’un gosse, j’te jure…
– Mh Mh…
…
– Toujours à rêvasser ? Ne me dis pas…
Je fermai les battants. Le radiateur indiquait le programme. Je coupai le chauffage. Elle sourit. Je débouclai ma ceinture. Son sourire s’agrandit. Elle se retourna d’elle-même. Elle rêvait encore. La tirant par l’oreille, je la sortis du lit. Lâchant son lobe, je la courbai sous mon bras, lui donnant aussitôt deux claques sur les fesses. Je la libérai alors pour détacher l’embrasse des rideaux et lui ligoter les poignets avec. Elle restait muette de circonspection, craignant freiner mon imagination, mais redoutant autant de ne point goûter à mes idées. Je la contraignis ainsi à s’asseoir contre le mur, tirant sur la corde. Ce n’est que lorsque je nouai la ganse au tuyau du radiateur, m’assurant au passage qu’il n’était pas trop brûlant, qu’une jolie bulle de stupeur déforma ses lèvres. Bien sûr ma chérie, que j’allais oser. Je posai ma ceinture en évidence devant ses petits yeux furieux, sur le lit.
– Tiens, profite au moins de la chaleur, tant qu’il y en a.
Et la prochaine fois, tu sauras qu’il y a des moyens plus simples de réclamer une fessée.
Elle n’eut pas le temps de s’insurger, je claquai la porte de l’appartement. Direction la boulangerie : j’avais bien mérité un croissant. Je comptais évidemment le déguster, en admirant ma charmante capture.
Peut-être aurait-elle même droit à en picorer les miettes tout compte fait, je n’étais pas non plus sans-cœur !
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