Théorème de la relativité de la racine (carrée)
Tu m'avais attachée. Relativement confortablement. J'avais presque envie de t'en remercier. Tu m'avais rasé la chatte. Dans une lenteur infinie et une douceur insoutenable. Nerfs à fleur de peau, je t'en voulais. Et surtout je m'en voulais. Être aussi atteignable, on n'avait pas idée...
Tu m'avais détachée. Pour me réattacher autrement. Relativement confortablement. Aujourd'hui tu ne voulais pas l'abîmer ton petit jouet.
Tu m'avais bandé les yeux et tu m'avais abandonnée deux minutes. Le temps d'aller chercher un truc. J'étais soulagée de me retrouver seule. J'aurais aimé bouger un peu et masser mes muscles endoloris. C'était impossible. Soudainement, sans prévenir, le vide m'a dévastée. J'avais beau savoir que ton rasage biaisait mes perceptions. C'était foutu. Incapable de raisonner, mes larmes noyaient mon bandeau. Je reniflais comme je pouvais, ton bâillon m'empêchait de respirer à nouveau normalement. Des pas dans l'escalier. La porte qui grince. J'essayais de me reprendre. Hors de question que tu assistes à cela !
Je donnais bien le change ou alors tu faisais bien semblant de me croire. Ça marchait, visiblement.
L'odeur caractéristique me souleva le cœur, instantanément. Je paniquai dans mes cordes. Je tirai sur les liens. Tu ôtas mon bâillon.
"S'il te plaît... Non..."
Toute la détresse du monde dans ma voix. Tu m'aurais amputée. Ça aurait été la même chose...
Tu as eu ce petit bruit de bouche dangereux. Celui qui indique que le jeu passe au niveau supérieur. Cette aspiration de l'air entre tes dents.
"Ouh... Il me semble t'avoir mis ton collier pourtant..."
Deux minutes pour comprendre. Quelle abrutie !
"Pardon, pardon... Am... Monsieur... S'il vous plaît...
- Il faudrait sans doute que je t'apprenne... Une bonne fois pour toutes ?"
Ton martinet fouetta mon ventre, sans défense. Ce n'était pas fort. Mais je n'étais pas préparée. Je gémis.
"Non... Non... J'ai compris... Pardon... Je suis pas prête... Pas pour ton... Votre gingembre... S'il vous plaît... Monsieur...
- Tu vas peut-être me dire que tu ne le mérites pas ?"
Réflexion intense. J'essayais d'être honnête et convaincante. J'avais tellement de mal à aligner deux pensées cohérentes.
"Je sais, je mérite une punition... Plusieurs même ? Mais pas comme ça s'il vous plaît..."
Les larmes refaisaient surface. J'allais me mettre à chialer devant toi. Avant même d'être réellement punie. J'avais envie de voir tes yeux, ta tête. De savoir comment je devais m'y prendre. Mais tu me refusais ce droit.
"Tu veux vraiment qu'on reparle de ton ardoise ?"
Je tressaillis. Je ne savais pas où tu voulais en venir exactement mais je sentais que ça risquait de chauffer pour mon matricule. Je cherchais désespérément un moyen de désamorcer la situation. Je moulinais dans le vide. Subitement exaspérée par tout ça. Ma lâcheté. Ma faiblesse. Mon incapacité à te faire plier. Juste à simplement réfléchir aussi. Je lâchai prise.
"Tu fais chier."
Silence. Ma bombe dans ton vide.
"Voilà, je le mérite. Fais ce que tu veux."
Ton gingembre tordit mon corps dans la souffrance de sa chaleur...
Il y a dans ce texte une impression de déferlante, cette vague qui explose toutes les digues et barrages. J'adore la puissance de tes mots.
RépondreSupprimerMerci Eva ❤️
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