Une fée penchée sur son épaule…

Correspondance avec Olga


    Moscou, le 24 septembre 1903.


        « (…) Ne te fâche pas, petite colombe, n'écris pas de lettres pessimistes. Tu es nécessaire comme écrivain, extrêmement nécessaire, nécessaire pour le repos, pour que les gens comprennent qu'il y a de la poésie dans le monde, de la beauté véritable, des sentiments élevés, des âmes affectueuses, humaines, que la vie est vaste et belle.

    Et ton lyrisme ? Chacune de tes phrases est nécessaire, et toi-même tu le seras encore plus à l'avenir. Oh, si j'avais le don de la parole – combien je t'en conterais encore ! Chasse loin de toi ces pensées inutiles. Aie pitié des gens et sens que tu leur es nécessaire. Ne t'éloigne pas, et donne, du fond de ton âme si riche, tout ce dont tu es capable.

    Écris et aime chacun de tes mots, chaque pensée, chaque âme que tu élèves et sache que tout cela est indispensable pour les gens. Il n'existe nulle part au monde un écrivain comme toi, ne te replie donc pas, ne te retire pas en toi-même.

    On attend tes pièces comme la manne céleste. »


Comédienne et femme de l'écrivain, Olga Knipper-Tchekhova à Tchekhov. 




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