Camera obscura
Je voulais voir un film à l'eau de rose dans ses bras mais il me l'avait toujours refusé.
Un jour, profitant de sa bonne humeur, je lui proposai un jeu. De bonne composition, il accepta.
Il me donna un défi. Si je le réussissais avant le temps imparti, j'aurais une récompense. Si je le réussissais dans les temps, nous serions fiers de moi. Et si je lambinais ou bien échouais, je serais punie. Il m'avait promis un châtiment détestable et j'en frissonnais d'avance. Bien que curieuse, je rangeais mes questions, j'avais un autre but à atteindre, cette fois. Je réussis son défi avant que la sonnerie ne retentît. J'avais donc le droit à un cadeau. Je m'étais assurée qu'il ne me refuserait rien qui était en son pouvoir. Il avait promis.
" Alors, petit monstre qu'as-tu imaginé aujourd'hui ? "
Soudainement timide, je me mordillais les lèvres. Il allait râler.
" On va regarder un film. Tous les deux… "
Mon grand sourire me dispensa d'en dire plus. Il avait compris. Cela faisait au moins deux fois qu'il y échappait, je m'étais juré que j'allais y arriver un jour et tant pis si j'avais dû ruser pour parvenir à mes fins. Il soupira et lança le film. Je me calais dans ses bras, tout heureuse. Avant de m'embrasser sur le front, il me chuchota dans le creux de l'oreille.
"Tu me le paieras."
Ce n'était même pas une promesse mais une certitude. Je savais bien que lui forcer la main ainsi risquait de me valoir deux, trois ennuis. Mais le jeu en valait la chandelle. J'aurais pu lui rappeler d'être beau joueur, j'avais gagné à la loyale après tout. Mais à la vérité, ce petit jeu me plaisait.
Il eut la prévenance de ne pas faire de commentaire, ni de s'endormir. À mi- film, il mit pause. Pause technique. Je râlai pour la forme. Mais je me vautrais de plus belle dans son lit. Attendant son retour. J'aurais pu aller nous chercher un petit truc à grignoter dans la cuisine, mais l'appel de l'édredon est toujours plus fort. Quand il revint, lui, y avait pensé. J'eus un instant d'hésitation, il allait ronchonner s'il y avait des miettes sous ses draps et puis je n'y pensais plus. Je mordis dans mon cookie sans plus de culpabilité. Il relança le film et me tendit un jus d'orange. Un vrai goûter de gosses. Ça m'allait très bien. Une fois fini de manger, je me pressais plus confortablement contre lui. Il interpréta cela comme un signal. Commençant à me caresser. J'étais déjà trempée : le film, ses bras et le défi m'avaient mise dans de bonnes dispositions.
Je gigotais pour échapper à ses mains baladeuses, j'allais louper un bout du film. Il me rappela que je l'avais déjà vu au moins dix fois. Oui, peut-être, mais pas dans ses bras.
Il me tenait fermement. Et je n'avais presque plus envie de m'échapper. Il allait encore arriver à ne pas regarder le film que j'avais tenté de lui imposer. Il me retourna, comme si je ne pesais pas plus lourd qu'un sac à patates. Je me laissais faire malgré mes protestations. Je sentis soudainement un liquide froid sur mon cul. Il ne fit rien pour maintenir le suspense. Il enduisit un plug de lubrifiant et me travailla au corps. Je n'osais même plus bouger. De peur que ce soit pire. Je grognais quand il forçait un peu trop le passage. Il me massait le dos, me chuchotant de me détendre. J'aurais pu jouer l'anguille ou lui dire que ce n'était pas juste mais je lui obéissais sans même plus m'en rendre compte. Je gémis bruyamment quand le jouet fut enfin en place. Il caressa ma chatte tout doucement. Puis, plus rien. J'étais en travers de ses genoux, le film tournait dans le vide et lui arrêtait tout contact ?
Je râlais, il rigola doucement.
"Un problème, peut-être ?"
Maugréant de plus belle, je me renfrognai, l'envoyant voir ailleurs si j'y étais. Je n'allais pas le supplier de me caresser, s'il n'en avait plus envie. Je voulus me redresser quand il me bloqua.
"Comment tu me parles ?"
J'allais lui rétorquer que je faisais ce que je voulais quand je me rendis compte qu'il m'avait glissé le plug gonflable. Oh non, il ne manquait plus que ça. Je me dégageai de sa prise et lui tirai la langue. Ce n'était pas un bon plan, il tenait encore la poire dans sa main. Il ne se priva pas pour en faire usage.
Il me remit en travers de ses genoux, m'assénant des violentes claques sur le cul. Je ne cherchais même pas à les esquiver. Il gronda à mon oreille.
"Après je t'encule, sois-en sûre. J'espère pour toi que tu seras prête."
De mauvaise foi, il ajouta dans un sourire : "en attendant, on finit le film."
Autant dire qu'il garda la poire en main. Au cas où…
Je l'avais gonflé avec mon nanard fleur bleue, il avait voulu me rendre la pareille.
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