HB


Et le crayon
De papier
File, file, file
Au gré des pages
Qui défilent
Sans faim

Les feuilles
Noircies
Jaunissent
Un peu
À présent
Certains traits
S'effacent

A-t-on encore
Le droit
De relire
La page d'avant 
Essayer de la retenir 
Une dernière fois ?
Mais elle est si encrée
Au passé 
Que les feuillets
En sont collés

Et seules 
Les pensées
Images troubles
Et traîtres
Restent
Un peu
Pour mieux 
Nous éblouir
La nuit
Et mentir
Les soirs 
D'insomnie

C'était mieux hier ?
Plus beau ?
Plus simple ?

Bien sûr !
Que non...
Le chemin
Est souvent 
Plus aisé
Quand il paraît
Familier

C'est plus facile
De regarder
Dans le rétro
Que la route 
Qui s'ouvre
Devant
Sans panneau

Ciel sans aiguilleurs
Et si je devais rester 
La même
Qu'est-ce que tu dirais
De moi ?
Un quart, un demi-siècle
D'inutilité sur Terre
Pour mettre soixante-dix ans
À trouver la lumière
Veut-on quand même de moi 
Comme ça ?

(R)évolution
Plus lente que le soleil
Alors que ma clepsydre
Coule, coule, coule
Inexorablement
Je sais maintenant
Si on arrête parfois
Les gens
Le temps est plus volatil
Que le vent.

Et entre mes doigts
Le sable
Glisse, glisse,
Comme la mine
Sur le gris-Moires
Le graphite
Marquant encore
Le cahier
À nos cœurs
Défendant

Et ainsi 
Sonne l'heure
De l'invitation 
Sur ces lignes
Barbouillées

Viens
N'aie plus peur
Du noir
Là-bas
Tu sais
Ça ressemble
Étrangement
À l'espoir...




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