Nos cieux moutonneux

Paupières
Décollées
Par nos vies
Agitées
Je regarde
La lune
À travers
Tes carreaux
Les lampadaires
Inondent
Ton profil
Tu dors
Encore
Je t'admire
Tu as l'air 
Si bien
Même quand
Je ne vois
Que le laid
Toi tu restes
Beau
Drapé
Dans ta crédulité
Je me blottis
Contre toi
Et te chuchote
Sans te réveiller

Tu sais parfois
C'est moche 
Mais je t'envie 

J'aurais aimé 
Ne pas naître 
Réfractaire

Si j'avais choisi
J'aurais été 
Grégaire

Comme toi

Mêler ma voix
Au troupeau
Unanime

Rembarrer
En bêlant
Tous mes doutes

Savoir me reposer
Sur ceux
Qui pensent

Comme toi

S'économiser
Pour un lendemain
Commode

Aucune insomnie
De questions
Pour toi

Me couler 
Dans le moule
Me fondre
Dans la foule

Comme toi

Enveloppé
Dans la nuit
Sans brèche

J'aurais pu aussi
Être heureuse
En ronflant

Mais à quoi bon 
Repeindre l'horizon
Puisque je n'y vois
Que ce moi

Pas comme toi...






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