Amuse-bouche

À l'odeur, je me dis que tu es en train de commencer à cuisiner tandis que je finis de prendre ma douche.

"Euh... Amaury... Tu veux bien baisser le store, s'il te plaît ?... Et me dire quand c'est fait ?"

J'attends quelques minutes le fameux signal et puis je descends les marches en prenant l'air le plus dégagé possible. Après tout, quoi de plus normal que de me balader à poil chez toi ?
D'ailleurs, je ne suis pas tout à fait à poil, j'ai mis mon mini short évasé, qui me dévoile plus qu'il me cache.
Ton regard me déshabille, interrogateur. Mais je sais aussi que tu me laisseras rompre le silence la première. Je te souris, de ce sourire espiègle un peu nerveux.
Je m'assois sur la chaise et avale ma salive avant de me lancer.

"Amaury, s'il te plaît... Attache-moi ou je crie..."

Je tiens quelques cordes de la salle de jeux dans la main gauche. J'ai essayé de mettre toute la gaîté possible dans ma voix pour ne pas que ça devienne autre chose qu'un petit jeu. Un jour je t'avais prévenu de cette menace, tu m'avais aussitôt rétorqué que mon shorty servirait alors de bâillon mais que tu m'exaucerais tout de même, j'espère vraiment que tu te souviens aujourd'hui de cette conversation, sinon je vais juste t'énerver, et je ne suis pas assez solide actuellement pour faire le poids devant ton agacement. Tu finis tranquillement de ranger ton plan de travail et tu t'approches. Enfin. Je te tends les cordes. J'espère que tu ne sens pas trop ma fébrilité. Je croise alors tes yeux.

"Ma culotte est au poignet droit..."

En guise de bracelet improvisé, je porte ma culotte sale de la matinée, nouée joliment, je l'espérais. Et comme pour nier mon assurance, mon corps me trahit dès que ton souffle touche ma nuque, en soupirant. Je frissonne.

"Alors, si on joue ma grande... On joue totalement..."

Je ne sais absolument pas ce que tu entends par là, et je devrais rebrousser chemin, entamer des négociations, comprendre les règles du jeu mais je murmure déjà, en te tendant mon bras :

"D'accord..."

J'ai aussitôt envie de demander des détails, de savoir dans quoi je m'embarque, mais je sens aussi que ça fait partie du jeu : te signer un blanc-seing à l'aveugle.
Tu n'attrapes pas mon bras. Mais mon cou. Il paraît minuscule. Tellement friable dans ta main. Ma respiration s'accélère. Je ferme un peu les yeux pour apprécier la pression. Tu l'enserres plus fortement, il y aura la marque de tes doigts. Je suffoque un peu d'excitation. Je renverse la tête en arrière. Mon occiput contre ton abdomen. Te donne entièrement mon cou. Je veux que tu m'étrangles, le mordes. Me donnes quelque chose d'aussi violent que ce qui se joue sous mon crâne. Mais au lieu de ça, tu me souris, les yeux dangereux. Tu retires doucement ma culotte de mon poignet, puis te saisis des cordes, et commences à m'attacher sommairement à la chaise. Mes côtes se soulèvent amplement à chaque fois que tu frôles ma chatte à demi cachée par mon short. J'imagine tout de suite tes liens cisailler gentiment mes lèvres, mais pour l'instant, elles ne t'intéressent pas. Je me retrouve complètement arrimée au siège, tes nœuds sont souples, tu sais que je ne chercherai pas à les défaire. J'attendrai toujours patiemment que tu le fasses. Tu joues un peu avec mes tétons qui se dressent depuis quelques minutes, au fil de ma respiration sporadique. Je te souris. Tu ne cherches même pas à me faire mal, je commence à me demander si je devrais te supplier. Tu t'éloignes un peu juste pour apprécier l'équilibre de tes cordes. Il t'en reste une en main. Tu marmonnes quelque chose dans ta barbiche, je ne saisis pas. Puis tu farfouilles dans un tiroir, et j'essaie de deviner ce que tu y as trouvé. Ça tient dans ta paume fermée, c'est petit... Je joue aux devinettes, un peu de scotch ? Une épingle ?
Tu me détrompes rapidement. Tu malaxes mes tout petits seins. Je m'abandonne alors à ta véhémente caresse quand tu choisis de dévoiler ta surprise : deux petites billes aimantées étreignent sévèrement mes tétons qui n'ont pas d'autre choix que de supporter ces hôtes impromptus. Je pousse un petit cri aigu, un miaulement plaintif qui te fait sourire.

"Mignon... Mais avant que ce ne soit plus fort : ouvre la bouche"

Je voudrais t'obéir. Ou plus exactement, je voudrais ne pas te désobéir, mais j'halète comme une chienne en plein cagnard. J'essaie de respirer par la douleur pour la faire partir. Mais sous ton regard impatient, ce n'est pas un franc succès.
Je veux te dire que je n'y arriverais pas, mais les mots refusent de sortir. Tu tords soudainement l'autre téton, pour équilibrer, dis-tu. Mon cri s'étrangle dans ma gorge. Je renverse la tête en arrière, la bouche béante. Tu fourres ma petite culotte dans l'orifice et lui interdis de s'enfuir avec la dernière corde nouée dans mon cou. Je tente d'étirer mes lèvres pour retrouver du jeu mais j'ai peur d'égratigner la peau fine de leurs commissures, et je m'arrête dès la moindre sensibilité. J'aurais l'air maligne demain avec un sourire à la Victor Hugo. C'est le moment que tu choisis pour aimanter le deuxième sein. Je gronde en écarquillant les yeux. Pourquoi faut-il que le droit soit toujours plus sensible ? Je gigote un peu pour te signifier mon inconfort. Tu me caresses la tête gentiment, me rappelant que j'ai voulu jouer. Je ne peux te contredire. Alors je puise dans ta douceur tout le réconfort possible pour supporter tes pinces à tétons hétérodoxes. Ma respiration est toujours aussi erratique, ta main s'est enfin aventurée sous mon short échancré. Me faisant oublier mes seins, tu trouves facilement le moyen de titiller mon clitoris, tout en barbouillant mon entrecuisse de cette mouille suintant pour toi. Mon cœur bat plus fort et le sang cogne même contre ta main. J'aurais le contrôle de mon corps, mes cuisses s'écarteraient par réflexe, mais tes liens retiennent rapidement cette velléité. J'ondule des hanches, en vain. Je cherche ton contact plus profondément, mais tu restes loin. Je bats des cils de frustration, des larmes perlent. Silencieuses. Je renifle. Tu essuies mes yeux avec ton pouce déjà poisseux de mon désir. Surprise, je te souris. Je le réprime immédiatement quand à nouveau les cordes frottent contre la peau de mes joues.

"Sois sage."

Je hoche la tête lentement et te vois t'éloigner pour continuer à préparer le repas. Tu m'observes du coin de l'œil, tout en découpant les légumes, la viande. Le nez dans tes casseroles. Je salive dans ma culotte. Ça promet d'être très bon, ce soir. Je ne sens plus mes seins, ils seront très douloureux quand la circulation sanguine se refera, j'ai essayé de bouger autant que je pouvais pour retarder ce moment, mais la latitude est trop maigre pour une grande réussite. Ça t'amuse de me voir me trémousser sur ma chaise. Je suis tes mouvements des yeux, cherchant la moindre occupation pour tromper mon esprit. Tu viens de finir. Tu éteins le feu, mets le couvert et t'assois à table en face de moi. Je me doute que la délivrance est proche. C'est toujours là que chaque seconde paraît mille. Je gémis un peu. Tu te lèves, prends ton assiette et vas te servir. Je te regarde, les mirettes comme des billes. Je grogne un peu plus fort, ma gorge sèche commence à gratter. Pourtant ma culotte est trempée, je devrais la sucer mais je m'y refuse. Un peu de bave glisse sur mes lèvres. Les effluves me donnent faim. Le jeu devient moins drôle, si je dois te regarder dîner.

"Un souci peut-être ?"

J'hésite entre une attitude soumise ou te foudroyer du regard. Courage sans témérité, je baisse les yeux, fatiguée. Tu as gagné. Une fois de plus. ABBA tourne dans ma tête. Je capitule. Tu viens à moi. Le repas fume sur la table. Mon menton entre ton pouce et l'index, je croise ton regard.

"C'est l'heure de manger."

Aussitôt mes yeux deviennent joyeux, la fin de l'épreuve. On va redevenir des gens civilisés. Manger comme eux. Normalement. Tu souris, de ce rictus qui ne me dit rien qui vaille. Je veux me rassurer : okay, léger double sens. Une petite gâterie et après on dîne. Laisse-moi tousser, boire un verre d'eau. Et je suis à toi. Mais tu ne l'entends pas ainsi.
Tu parcours mes côtes de tes doigts. Remontant jusqu'à mes seins quelques fois. Mon souffle suit ton tracé. En deux, trois mouvements, tu remets des pièces dans la machine et même si je suis fatiguée, je n'ai plus envie que notre défi s'interrompe, pourvu que tu sois vraiment près de moi.
Tu tires d'un coup sec les billes du côté gauche et mets tout de suite ta main en réconfort, je geins dans mon bâillon, tu as bien fait de me l'avoir laissé, sinon tes oreilles auraient saigné. Un bisou magique me surprend, et je t'imagine aussitôt prendre mon téton en bouche, ma rêverie m'éloigne de la douleur. Je m'attends à ce que le même traitement soit accordé à l'autre sein mais non. Tu prends ton temps. Je ne sais si c'est pour m'inquiéter ou me laisser un moment pour me remettre. Mon ventre se soulève plus rapidement, d'appréhension. Qu'est-ce que je préfère : en finir tout de suite ou bien attendre encore un peu ? Ce que je veux, c'est éviter cette situation. Un sein, c'est suffisant. Mais j'ai voulu jouer, il faut assumer. Beaucoup plus simple à dire qu'à faire. Dois-je te donner un signe pour que tu officies ? Paraître plus calme ? Tu me regardes. Je grogne d'incompréhension. Tu renverses ma tête en arrière en me tirant les cheveux. L'attention est délicieuse. Les yeux mi-clos, je gémis de contentement. De ta main libre, tu ôtes les dernières indésirables de mon téton droit, en renforçant la tension capillaire ; j'ai mal à deux endroits, je ne sais plus où placer la douleur. Tu obtiens l'effet escompté : la surprise m'a rendue plus silencieuse. Rends-moi ma langue à présent, s'il te plaît. Tu commences à défaire les liens de mes jambes, de mon torse, puis de mes bras. Je secoue machinalement mes pieds pour faire partir les fourmis qui s'installent toujours rapidement en colonie. Je me masse sommairement dès que mes mains sont libres. Alors que mes doigts redeviennent agiles, ils trouvent inconsciemment le nœud du bâillon. Tu arrêtes mon geste d'un claquement de langue sec. Je me fige. Suis-je en train de faire une bêtise ? Mes yeux s'arrondissent, perplexes.

- Il est très bien là.

Si tu le dis... Tu ne me laisses pas le temps de bougonner, pinçant mon téton gauche, je n'ai d'autre choix que de te suivre. Je me lève, mal assurée sur mes pattes. Comme un poulain à la naissance. Regardant mes guiboles flageolantes, mes yeux glissent immanquablement sur mon short qui porte la trace manifeste que tes manœuvres de jeu total font effet sur moi, et même sur mes vêtements. Le tissu a bu ma mouille. Je dévisage longuement la tache traîtresse. Je rougis mais je ne peux en avoir honte, elle me rappelle surtout à quel point j'aime nos moments et que désarmée par ton exigence, je ne m'en rends bien souvent compte qu'après coup. Heureusement qu'elle est là pour en attester.

- Tu veux changer de bâillon ?

Tu te moques. Je secoue la tête, espérant surtout retrouver la liberté de mes mâchoires bientôt. Tu me fais faire quelques pas pour contourner la table puis d'un mouvement ferme vers le bas, ta poigne m'ordonne d'être à tes pieds. Tu lâches mon sein que je frotte aussitôt, en t'adressant un regard chargé de reproches. Était-ce vraiment utile ? Il avait suffisamment souffert.

- Attends un peu avant de râler...

Est-ce une menace ? Un conseil ? Positif ou négatif ? Dans le doute, je baisse les yeux. Croyant te faire plaisir, je me place spontanément à quatre pattes, le dos cambré pour t'offrir le tableau le plus avantageux.

- Non, pas aujourd'hui.

Je me redresse alors, les talons contre mes fesses, indécise. Les prunelles luisant d'interrogations, je te laisse manipuler mon corps, que j'essaie de rendre pleinement docile. Reprenant les cordes laissées sur le siège, tu lies mes articulations ensemble. Et rapidement, je me retrouve entravée, les mains attachées à l'intérieur du coude opposé, et reposant sur mes avants-bras. Une sorte de petite grenouille disciplinée. Sur le sol. Le bassin ouvert, les mollets contre les cuisses, mon short bâillant ne te donne plus place à l'imagination.
Flattant négligemment mon cul tendu, ta main s'aventure plus bas. Rien qu'en effleurant mes lèvres, un bruit mouillé se détache distinctement dans le silence ambiant. Je pique un fard. L'eau trouble brouille probablement la vue, je ne sais si elle protège ma pudeur ou renforce ma débauche. D'un doigt, tu me pénètres enfin complètement. Saisie, je veux me retirer, mais empêtrée dans mes liens, je ne fais en définitive qu'un tout petit mouvement de hanche qui a pour effet de coller tes phalanges plus vigoureusement contre ma paroi visqueuse. Je n'ose plus bouger, le souffle court. Tu retires ton doigt, je me surprends à le regretter sur-le-champ. Je t'entends aller chercher quelque chose, probablement un plug sachant tes goûts. Je m'attends de reconnaître le bruit caractéristique du tube de lubrifiant qu'on ouvre quand tu reviens vers moi. Mais rien. Juste toi, qui t'agenouilles derrière moi. Étudiant l'angle, tu replaces légèrement mon bassin dans l'axe souhaité. Ce n'est pas un plug, mais un gode que tu insères sans difficulté.

- Je ne te demande pas si ça te plaît. L'humidité ruisselante de ton sexe donne la réponse à cette question...

Tes mots cognent aussitôt dans ma chatte qui se contracte contre l'intrus, implacablement emprisonné. Mon ventre se tord et je gémis doucement. Tu t'amuses avec quelques va-et-vient, presque imperceptibles, qui ne sont là que pour jouer avec ma frustration. Et puis, tu retournes t'asseoir commencer enfin à manger. Ça doit devenir franchement tiède. Je ne tente même plus de te regarder ou bien grogner, le moindre mouvement de lèvres devient douloureux. Ma bave s'écoule par terre, glissant sur mes poignets, juste en dessous de mon menton. Je ne m'en formalise plus à cette heure du soir, je ferme les yeux, en attendant la véritable fin. Ou plutôt la suite, te connaissant.

Au bout de quelques bouchées que je distingue au son des fourchetées, tu te tournes à nouveau vers moi. Ta chaise grince un peu dans ma direction. Tu me gratifies d'une gentille petite tape sur la tête.

- Brave petite.

Je rougis autant de honte que de contentement ; ma chatte pleut autour du gode qui risque de finir par glisser.
Tu te lèves, j'entends des bruits d'évier. Tu poses alors un petit bol d'eau devant moi.

- Vu comme tu baves, tu dois avoir soif.

Tu défais enfin mon bâillon. Comme prévu, je me mets à tousser aussitôt la margoulette libérée. L'air passe à nouveau dans mon gosier devenu chatouilleux. J'essaie de m'essuyer la bouche avec mon épaule, tenter d'être un peu plus présentable, mais tu m'en empêches en me tirant les cheveux, me forçant à te regarder.

- Très joli(e), laisse donc...

Je m'imagine de la mousse blanche aux bords des lèvres, plus ou moins séchée, je réprime une moue de dégoût. Avant que je ne puisse te tirer la langue, tu accompagnes ma tête vers le bol pour m'intimer de boire. Je me résous à laper. Comme un chaton maladroit. Lentement. Je prends garde à ne pas avaler trop d'air pour rester un minimum convenable. D'en mettre le moins possible autour, et le maximum dans ma gorge assoiffée. La manœuvre n'est pas aisée, les gouttes d'eau qui roulent sur ma langue réveillent mon avidité, je suis obligée de me freiner à chaque lippée. Ta main a quitté ma tête, elle se balade à présent sur mon dos, laissant de la chair de poule le long de ton tracé. Tu me déconcentres, je m'ébroue un peu pour chasser tes doigts. Voyant la faille, tu poursuis ton chemin, ma respiration s'accélère et j'abandonne l'idée de boire. Reportant toute mon attention sur les arabesques imaginaires de mon épiderme.
Remarquant ma sincère déférence, tu profites encore un peu de ma docilité et puis tu retournes à la table, me laissant boire plus tranquillement. Le repas a dû refroidir considérablement, je m'en veux quelques instants de t'empêcher de manger chaud. Et puis, je me souviens que tu es un grand garçon, et que c'est ton choix de continuer à jouer alors que la table est mise depuis longtemps. Peu à peu la culpabilité s'éloigne à petits pas. Je t'entends racler la poêle et tapoter contre un saladier, ou quelque chose comme ça. Je continue à laper mon bol d'eau, feignant l'indifférence d'être privée de dîner. Je ne cherche pas à croiser tes yeux qui me démasqueraient rapidement. Il y a encore des bruits de casseroles et puis je vois tes pieds dans mon champ de vision. Tu reprends mon écuelle improvisée pour la remplir à nouveau. Au lieu de me la redonner, tu la glisses plus loin. Je te regarde, confuse, tu t'attends à ce que je rampe ainsi attachée, vraiment ? Avant que je ne puisse pester, tu déposes une assiette devant moi. Fumante. Gentleman, tu avais pris soin de la réchauffer. La viande, les pâtes sont coupées en petits morceaux. Mortifiée et touchée par ton attention, je me sens comme un enfant quittant son biberon ou un animal errant qui quémande sa pitance. Je ne sais lequel me dérange le plus.

- Reprends des forces, la soirée promet d'être encore amusante...

Ragaillardie par tes mots, ma langue se met en quête de nourriture. Dans des bruits d'aspiration et de mastication, je tente de manger. Sans trop en mettre à côté, sur mon menton et même mon nez. Je prétends ne rien voir, ni sentir pour ne pas fondre en larme entre mes bras entravés. Renifler comme une gosse chagrinée serait finalement pire que tout. Quand le plat est presque fini, tu me le retires. Je rougis de honte quand je vois l'état du sol devant moi mais mon embarras monte encore d'un cran quand je te vois approcher avec un torchon mouillé pour m'essuyer les babines.

- Je crois que tu en as bien besoin.






Commentaires

  1. Jolie, ce ‘ pinces à tétons hétérodoxes’ ▪️

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