Little baby girl

 Une partie de baby 


 Quand Alexandre entra dans le snack-bar, il commanda un café et s’assit sur une banquette. Il lisait distraitement son journal lorsque son œil se porta sur la gamine à l’autre bout de la salle. Son manège l’amusa un temps. 

 Une petite blondinette défiait à la cantonade de la battre au baby-foot : le perdant passerait sous le baby, comme le voulait la tradition.

 Un jeune s’y risqua et perdit rapidement.

 La fille s’esclaffa, prenant les curieux à partie, pendant que le malheureux s’acquittait de sa dette.

 Le triomphe immodeste, elle demanda encore à l’assistance qui se risquerait à détrôner l’auto proclamée reine du baby. Un gars trapu au style bûcheron répondit à l’appel.

 Elle se moqua de sa tenue, lui demandant s’il s’était entraîné dans ses montagnes. Riant à sa propre blague à gorge déployée, elle perdit un peu en concentration. L’homme prit alors l’avantage et fut plus coriace à battre, mais la victoire fut quand même pour la jeunette.

 Il passa alors sous le baby, sous les commentaires désobligeants de la championne.

 Alexandre commençait à perdre patience, il se rendit au comptoir pour déposer sa tasse puis lorsqu’elle demanda à la ronde qui voulait la prochaine déculottée, il se présenta.

 Elle jeta un œil à ses fringues de dandy d’un autre âge et au zinc et comme à son habitude, elle se gaussa.

 « Le café rend tachycarde, vous êtes sûr de ne pas être trop vieux pour ces jeux là ? »

 Il la foudroya du regard, ce qui ne lui fit ni chaud, ni froid.

 « Vous avez proposé une partie, il me semble, alors jouons. »

 Elle haussa les épaules et singea une révérence.

 « Bien votre Seigneurie. »

 Alexandre plissa les yeux et esquissa un sourire en coin, énigmatique.

 Le match commença et il lui laissa les deux premiers points. Enorgueillie, elle se déconcentra et il repassa en tête. Agacée par la tournure que prenait l’affrontement, elle perdit en rapidité et il en profita pour creuser l’écart. Au moment, d’inscrire le point de la victoire, il proposa un aller-retour. Elle ne se le fit pas dire deux fois, elle était menée deux à dix et vit là l’occasion de se refaire. Malheureusement pour elle, malgré ses airs d’aristo sorti d’un roman de Jane Austen, il savait y faire l’animal ! Et ce qui devait arriver arriva, il remporta la partie haut la main. C’est à peine si elle put marquer un troisième point.

 Tout le bar s’était rassemblé autour des joueurs et voulait la voir passer sous le baby-foot, après avoir longtemps nargué tout le monde, ils s’en réjouissaient d’avance.

 De mauvaise grâce, elle s’exécuta. Bon prince, il lui tendit la main pour l’aider à se relever, cette sollicitude l’irrita et une fois debout, elle retira prestement ses doigts de sa paume, comme si elle s’était brûlée.

 Les yeux rieurs, il semblait attendre quelque chose. Mal à l’aise, elle avait envie de lui envoyer une pique salée dont elle avait le secret mais il la prit de court.

 « Il me semble que vous me devez une danse, Mademoiselle. »

 Ahurie, elle faillit lui rétorquer vertement, mais il continua : « Tous ici sont témoins, vous avez parié une déculottée, alors soyez bonne joueuse ! »

 Une lueur moqueuse dansait dans ses prunelles, il la mettait au défi et devant témoins. Incapable de se défiler ainsi, elle redressa le menton et bomba le torse, l’air bravache.

 « Eh bien soit, bourreau fais ton office ! »

 Alexandre ne se le fit pas dire deux fois et la pencha prestement sous son bras. Il lui administra deux volées vigoureuses d’une quinzaine de claques avant de la relâcher. Elle avait mis un point d’honneur à supporter sa punition dignement, les badauds auraient été trop heureux de la voir pleurer. Finalement, elle avait l’impression de s’en tirer à bon compte. Elle se relevait, quand il la prit par les épaules.

 « Tut, tut, ce n’était qu’un échauffement, on avait parlé de déculottée, il me semble. »

 Elle n’eut pas le temps de protester et se retrouva penchée sur le baby-foot. La position n’était pas des plus confortables mais il voulait la punir par là où elle avait péché.

 Il baissa promptement son short et emmena le sous-vêtement dans son élan. Aux aguets, dans l’attente du premier coup, elle l’entendit soudain déboucler sa ceinture. Son sang ne fit qu’un tour et blême, elle se redressa.

 « Vous plaisantez ?

 - Jamais avec les choses d’importance ! »

 Et sur ces bonnes paroles, il la remit en position, sans ménagement.

 « Nous avons dix-sept points d’écart, je te laisse imaginer la suite ! »

 Les yeux écarquillés, elle reçut aussitôt la première sanglade. La brûlure la saisit sur-le-champ, d’autant plus qu’il n’y allait pas de main morte, ce sauvage ! La douleur irradiait son arrière-train et elle ne pouvait plus s’empêcher de pousser des petits cris de souris ridicules. Le souffle court, une larme coulait silencieusement sur sa joue. À dire vrai, ces marques de faiblesse l’embarrassaient plus que la correction en elle-même.

 Après un ultime coup moins appuyé que les précédents, elle sut que son supplice était terminé. Alexandre avait fait preuve d’indulgence et elle en fut quitte pour sept coups, attendri malgré lui par la gosse. Il avait été clément car au vu de la pâleur de son séant, il en avait déduit qu’elle était loin d'être familière avec ce genre de pratique.

 Il remit alors sa ceinture et la rhabilla doucement. Lui caressant gentiment les cheveux, il lui chuchota : 

« J’espère, Mademoiselle, vous avoir appris la modestie. »



Commentaires

Les plus lus du moment