Tangue eau

Aujourd'hui, Monsieur, je serais capable de... beaucoup.


Ma chatte fourmillant d'impatience se contracte bien malgré moi. Parfois je cède à son caprice, voire je l'entretiens.
J'ondule imperceptiblement sur mon lit. Les yeux lourds, je m'imagine dans cet état chez toi. Mes mouvements sont volontairement lents et tellement profonds. Parfois, je laisse échapper un micro bruit qui me surprend aussi. Dans quel état suis-je en train de me mettre ?

Je devrais plutôt prendre une douche froide avant que la frustration ne s'installe pour de bon. Pourquoi soulignais-je aussi cruellement ton absence ? Complètement maso, je glisse sur la vague.

Je n'ai pas le droit aux mains, j'aime me punir et me défier. Je sens pourtant le goutte-à-goutte qui meurt dans ma culotte. Quasiment immobile, je n'en suis que plus indécente. J'imagine : une personne qui viendrait violer mon intimité. Un cambrioleur d'onanisme silencieux. Je ne ferais rien de licencieux pourtant. Mais je me doute que l'air me trahirait. Les sucs révélateurs se mélangent-ils déjà à l'odeur de la pièce ? Et ma sueur de cette journée de juin me dénonce-t-elle aussi ?

Allongée sur ma couette, une jambe repliée, ma fente joue avec la couture de ma culotte. Mine de rien. Je suis insoupçonnable et pourtant flotte une ambiance d'interdit, de moment volé. J'en mettrai ma main au feu... Celui qui me dévore, lui, est refusé alors je me venge. Aujourd'hui, je livre bataille et elle perd. Ma vague, je lui fais croire mille fois qu'elle a le pouvoir...

Mes songes s'en mêlent parfois et comme une petite boîte à musique, ils tournoient. Leur tourbillon m'emporte. Loin. Tellement loin. Je ne sais pas où je suis. Dans une cave ? Un grenier ? Ton lit ? Oh oui, une forêt. Évidemment ! Attachée à un arbre, je te supplie de me fouetter pour réanimer mon corps suspendu. Et puis plus loin, je suis penchée sur une table à réclamer une fessée. Je...

La vague profite de mon inattention pour m'emporter loin avec elle. Je bois la tasse. Elle jubile. Je tousse. Elle sourit. D'un coup sec j'étends mes jambes pour la quitter. Je suis à nouveau en sécurité sur la rive. Et puis, elle me manque. J'y retourne. Je la laisse revenir, monter vers moi. Je surfe sur son humeur. Elle se fait plus rusée et habile. Elle est lente et doucereuse. Elle n'arrivera à rien avec moi par la force aujourd'hui. Je l'encourage : des mini-huit du bassin la laissent m'envelopper. Elle ne me submergera pas cette fois. Mais elle peut bien le croire si cela la rassure.

Je m'autorise une entorse : mes doigts. Pas en bas bien sûr. Mais en haut.
Je mordille mon index. Le suce tout doucement. Plante mes dents dans la chair de mon pouce. Mes yeux se ferment encore un peu plus. Je n'ai pas l'énergie de les rouvrir pour l'instant. À deux doigts, je pince ma lèvre inférieure tout en douceur, pour ensuite lui rendre sa liberté. Et recommencer. Sans m'en rendre compte, mes hanches jouent plus amplement. La vague est presque victorieuse. Tu peux toujours rêver...

Mes doigts et mes pieds sont crochetés à l'extrême pour supporter cette tension que je m'inflige. J'aurais dû juste repousser la vague sans la provoquer. Mais c'est plus fort que moi, j'avais besoin de me prouver que j'y arriverai. Je suçote mon pouce, en imaginant Dieu sait quoi... Je souris furtivement. Je crois que j'aime les images qui flottent dans ma tête. Et puis soudain, plus rien.
Que s'est-il passé ? J'en sais rien. La vague ou moi ? J'ai gagné ? Elle ?
Je tente de la convoquer pour lui demander... La bulle a éclaté. C'est fini. Rdv à la prochaine marée ?


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