À bouche que veux-tu

Sur un lit. Trop grand pour nous deux. Un nœud de cordes dans la bouche. Attaché solidement. Soudainement, il avait entrepris de me masser… l’arrière-langue, de deux doigts assez agiles pour éviter mon bâillon improvisé. Surprise, je tentai alors de le mordre. Mais si je pouvais à loisir écarter mes lèvres, je ne pouvais plus à présent serrer les mâchoires. C’est à peine si mes dents arrivaient à frôler la pulpe de ses doigts. Je m’agaçais et essayais encore en y mettant plus de rage et de conviction. Je grognais, m’étouffant presque avec la salive que j’avais alors du mal à avaler.

Me maintenant la tête en arrière et continuant ses caresses saugrenues, il jouait au dompteur qui n’hésite pas à mettre sa tête dans la gueule du lion. Sauf que je n’étais plus qu’un petit chaton inoffensif entre ses pattes. C’est à peine si mes griffures semblaient l’atteindre. Il riait. Il ne s’en cachait même plus. Je fronçai alors les sourcils et essayai une dernière fois de lui faire ravaler son hilarité. Peine perdue. Un autre échec.

Mon petit corps calé de force contre le sien dans une prise d’art martial fantaisiste, il ne me laissait aucune marge de manœuvre.

À bout de force après des heures de jeu, je signai alors ma reddition par un gémissement, captant bien malgré moi son regard. Comme un dresseur fier de sa réussite, il continua à me prouver que ma docilité lui était acquise… au moins momentanément. Devenue ainsi une petite chose inerte entre ses grandes paluches, je le laissais alors agir à sa guise. Malgré ma détestation habituelle que l'on touche mon visage et qui plus est ma bouche, je ne pouvais rien nier de l'effet qu'il me faisait…




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