Boules liées

À Saint-Tropez, Marseille ou La Ciotat… À moins que ce ne fût en Bretagne…


"Tu tires ou tu pointes ?"

Elle se mordillait les lèvres et son regard trahissait son excitation. Pourtant, il ne savait pas si elle se moquait ou si elle l'allumait.

"Tu verras ce soir."

Elle s'en mordit la langue. Elle ne pensait pas qu'il pourrait aller sur ce terrain alors qu'ils n'étaient pas seuls.

Il joua alors son coup. Sa boule alla rouler à côté des autres, déviant un peu de sa trajectoire, elle manqua de toucher celle de son adversaire, qui accueillit la nouvelle avec un grand sourire.

"Tu peux aussi me laisser gagner tout de suite ?"

Il grogna.

Elle se mit alors accroupie. Le bas de sa robe fouetté par le vent. Sa boule tiqua une autre pour se rapprocher du cochonnet.

Consciencieusement même si le doute n'était pas permis, elle se rapprocha du jeu, évalua les distances, en se penchant un peu. Elle était absorbée dans ses calculs et probabilités mentaux.

Légèrement mauvais joueur, quand elle lui céda enfin la place, il lui murmura au creux de l'oreille.

"Tu feras attention ma chérie, tu nous montres ta culotte à chaque fois que tu te baisses…"

Elle rougit aussitôt, laissant tomber sa boule sur le pied de son amoureux. Il poussa un cri de douleur. Elle était muette de stupeur. On aurait dit un retour de karma.

Joueurs irréguliers, ils s'excusèrent de façon un peu cavalière auprès de l'assistance et rentrèrent au gîte loué pour les vacances. Il avait du mal à marcher. Honnêtement, il en rajoutait un peu. Elle aussi semblait légèrement empruntée. Elle se méfiait de cette brise certes rafraîchissante mais surtout indécente.

Une fois à l'abri des regards indiscrets, il la prit par la taille. Sa tendresse ne masquait pas tout à fait sa rudesse. Elle se laissa guider jusqu'au grand lit. Il commença par la fesser par dessus sa robe. Elle se demandait si elle avait vraiment mérité d'être punie ou si c'était un plaisir sadique qu'elle lui accordait. Après tout, il n'avait qu'à savoir jouer. Et puis, il savait combien elle était maladroite, il n'avait qu'à pas la rendre plus fébrile. C'était à ses risques et périls. Absorbée par ses pensées, elle ne protesta pas quand il dénuda son cul, poursuivant son œuvre punitive. Elle se sentait vaguement coupable pour son pied même si elle le soupçonnait d'être un peu comédien. Et puis, il y avait eu ce caprice de la veille. Pas grand chose mais comme une gamine, elle avait tapé du pied et avait été exaucée. Elle lui avait sucré sa sieste et ils étaient allés à la plage. N'osant pas faire l'amour dans les vagues, leur réserve n'avait rendu le moment que plus intense. Seulement voilà, elle le savait fatigué et en portait une certaine responsabilité. Alors peut-être que oui, il avait raison de la corriger ainsi. Surtout qu'elle était un peu taquine en ce moment. Les vacances et cette parenthèse dans leur vie lui donnaient des ailes parfois légèrement impertinentes. 

La voyant partie loin, il voulut la ramener à bon port sinon la punir ne servirait à rien. Il se pencha vers la table de nuit. Ouvrit un tiroir et prit un petit sac en satin.

Curieusement, l'absence de claques sur ses fesses la sortit de son introspection. Elle l'observait, curieuse, en silence. Et puis soudain, elle comprit. Tout son petit corps emprisonné dans ses grandes paluches se tendit. Il lui présenta l'objet, elle secouait la tête, n'arrivant plus à émettre un son. Il lui répondit joyeusement.

"Bien sûr que si, ma chérie. Tu l'as mérité."

Elle aurait aimé l'envoyer au diable mais elle eut peur qu'il apprît encore plus là-bas. Il n'avait pas besoin de professeur.

Il la travailla au corps, elle gémit plus d'une fois, et il arriva à ses fins.

Une fois le chapelet inséré, il demanda malicieusement.

"Je tire ou je pointe ?"

Moqueur à son tour, il comptait bien se venger gentiment.

D'un coup sec, il le retira. Elle ne put s'empêcher d'émettre un râle guttural qui alla mourir dans l'oreiller qu'elle mordait.



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