Hommage à la laine de verre

Je fais souvent ce songe étrange et pénétrant
Où tu t'occupes de mon œil de bronze
Avec une vigueur hardie
Que tu m'avais alors cachée
Gémissante, je cherche à me soustraire
Aux tourments que tu m'imposes,
À tes doigts indécents
Mes mouvements saccadés t'indisposent

À présent, ligotée, je n'ai plus qu'à subir
Ton outrage et ton bon plaisir
Soudain une électricité
Cisaille mes chairs
Dans les cordes, je me cabre
Et me défends
D'oser apprécier
Pourtant mes yeux te supplient
En silence de délier mes poignets

Tandis que l'onde menace de ses flots
Les paupières closes
J'imagine que tu m'accordes ce souhait
Mes doigts cherchent alors furieusement
Mon petit bouton
De rose
Pendant que je t'interdis
De faire, ne serait-ce qu'une pause

Tu accélères encore 
La cadence et je suis ton tempo
Je me noie dans des paradis abyssaux
Je t'empêche de me repêcher
Pas tout de suite, encore un moment
S'il te plaît...
Je coule. Dernier soubresaut.
Corps assagi. Respiration apaisée.
Derrière les larmes, je te souris.

Au loin, le clocher sonne l'heure : onze
Comme Cendrillon
Il est bientôt temps d'aller se reposer
Sortant de ce rêve familier,
Je me demande comment tu réagirais
En vrai...

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