Alternative ment


Alors c'était donc vrai. On y était. Moi, assise sur le bord lit et toi, couché sur mes genoux. Ton boxer noir couvrait encore tes fesses pour l'instant et je ne savais toujours pas si j'aurais le cran de te le baisser à un moment donné. Je restais sur mes gardes, tu m'avais accordé un SDI – un switch à durée indéterminée –, je me doutais que tu allais reprendre la main plus tard.

Comment diable était-ce arrivé ? C'était parti de trois fois rien, comme d'habitude. Quelques insolences, un défi. Évidemment qu'on allait le relever. Ni l'un, ni l'autre ne pouvant laisser l'adversaire gagner sans se battre.
On avait vaguement discuté de trucs nuls comme la météo au début. Et puis, tu m'avais regardée droit dans les yeux sans prévenir. On n'avait pas besoin de se le dire mais le jeu avait déjà commencé. J'avais rapidement esquivé ton regard en me composant un air intense et pensif. J'hésitais encore à me défiler ; j'aurais encore pu. Et puis ton mouvement de sourcils mi-interrogatif, mi-moqueur avait achevé de me décider. Hors de question de me coucher devant toi avant d'essayer.

J'avais avalé ma salive et je m'étais raclé la gorge d'une manière que j'espérais un peu virile. Je surjouais un peu mais j'espérais malgré tout être un minimum crédible. J'avais forcé ma voix à aller un peu dans les graves. Et j'avais improvisé. Étant incapable de me rappeler des mots que j'avais pourtant vaguement préparés, j'avais dû sortir une connerie du style : "Eh bien jeune homme, vous allez aller au coin réfléchir à votre comportement et ensuite nous aviserons." Ma phrase avait fini un peu étranglée dans ma gorge. Je m'étais tançée intérieurement. Des phrases courtes et percutantes. Pense à ça, bordel.

Je ne sais pas comment on a fait pour ne pas rire, mais on est resté très sérieux. Je crois que tu étais vaguement surpris par la situation et tu y es allé gentiment. Heureusement pour moi ! Si j'avais dû faire quoi que ce soit pour t'y forcer, je n'aurais fait que me ridiculiser et te redonner la main sur un plateau d'argent. Je t'en remerciais silencieusement. Devant ta docilité, j'avais poussé le vice à t'obliger à mettre tes mains sur la tête et corriger ta position.
"Tenez-vous droit, jeune damoiseau."

Vraiment, j'étais suicidaire. Surtout qu'en passant devant moi pour te rendre dans le coin que je t'avais désigné du doigt, tu m'avais glissé à l'oreille :
"Tu prendras le double... Voire le triple, selon l'humeur... Au minimum."

Ta menace à peine chuchotée, je n'avais même plus su si je l'avais imaginée ou non. J'avais rougi, frissonné et mon ventre s'était contracté, tant de désir que d'appréhension. Et toi, agissant comme si cette phrase n'avait jamais eu lieu, tu t'étais mis au coin sans même vérifier ma réaction. Je t'avais détesté d'essayer de me déstabiliser dès le début ainsi et même si ça me faisait évidemment rire et me stimulait que tu oses le faire. Perdue dans mes pensées, je prenais mon temps et mon pied. Te voir comme la plus obéissante des soumises ainsi immobile me plaisait d'une certaine manière. Une légère lueur sadique éclairait mon regard et un sourire irrépressible s'accrochait à mes lèvres. J'essayais de réfléchir à la suite, mais rien n'était connecté dans ma tête. Ça m'effrayait un peu mais la suite serait en roue libre. Comme d'habitude...

Dans ma petite caboche, ça moulinait dans le vide. Je n'avais même pas chronométré ton temps au coin. Ça ne m'a même pas traversé l'esprit. Mais, je me disais qu'il fallait bien se lancer dans autre chose sinon moi, j'allais y passer du temps après. Beaucoup trop de temps, à mon goût. Je me demandais comment j'allais pouvoir faire pour t'atteindre un peu malgré ma force de mouche. 
Otk. Reste classique. Revenir au basique, c'est le plus sûr. Bon, maintenant le sortir du coin. Aller le chercher, le faire venir ? 
J'en savais rien. J'avais la flemme de bouger et je craignais de beaucoup trop trembler. Je ferais au plus simple. Je décroisais mes jambes pour me réinstaller. Je me sentais déjà humide, ça promettait... C'était la situation en elle-même ou juste le fait de te voir ? J'en savais rien et je m'en fichais un peu. Tu allais juste le remarquer à un moment donné. Je me forçais à me calmer, essuyant mes mains moites sur mes cuisses. Je me calais dans une position pour t'accueillir.
"Bien, jeune homme. Vous savez pourquoi vous allez être puni, n'est-ce pas ? Approchez. Venez ici."

J'étais contente de moi, ma voix n'avait pas été celle d'une petite souris. C'était au moins ça de pris. Tu te retournas vers moi. Je tapotais mes genoux, te défiant du regard. Je n'étais pas maline, si tu refusais, je ne pourrais rien faire... Plissant les yeux, tu hésitas à me faire cette fleur. Et puis tu te résolus à obtempérer. Je le paierais mais pas maintenant. Pour le moment, j'étais maître à bord. 

Tu te composas un visage de vilaine. Mi-résigné, mi-agacé. Et avanças. À ce moment-là, tu aurais pu me choper et me punir pour mon audace. Mais ça aurait été trop facile. Alors tu t'allongeas sans m'obliger à faire preuve d'une quelconque autorité. Tu pesas tout de même de tout ton poids pour me rappeler combien la situation pourrait m'échapper rapidement. N'ayant rien d'autre en stock, je t'administrai une dizaine de claques sur ton jean évoquant un comportement négligent.
"Une vraie fessée ne se donne pas sur un pantalon. Relève-toi et baisse ton jean. Petit galopin."

J'étais partagée entre le prodige de te voir t'exécuter et puis la crainte d'en payer le prix dans quelques minutes. 
Je retapotai mes cuisses pour t'y inviter. En silence. J'avais amené une raquette de ping pong, m'étant dit que ça serait plus simple à manier que ta ceinture, ou autre chose d'ailleurs. Je me penchai alors un peu pour l'attraper, dans mon sac laissé au pied du lit, toi, toujours sur mes genoux. 

Je frappai cinq coups. J'y avais mis un peu de force, j'espérais quand même que tu sentes quelque chose. Mais tu n'eus presque pas de réaction. Je me dis alors combien je devais être frustrante parfois pour l'autre, moi aussi, quand je jouais l'endormie... Soudainement j'eus une petite idée. Je te renvoyai à tes coquilles et autres fautes dont tu truffais tes écrits, en t'assénant une volée supplémentaire. Je te menaçais encore d'une dictée un peu particulière quand je te sentis bouger un peu.
"Accepte ta punition sans broncher, petit canaillou."

Je te remis une claque sur le cul et au moment de sa petite sœur, je compris alors que j'allais pas tarder à devoir rendre des comptes. Ta main s'était faufilée sous ma robe et l'un de tes doigts m'avait pénétrée me coupant le souffle. Je ruisselais littéralement. Ne portant pas de sous-vêtement pour te priver de ton plaisir à me déculotter, je me faisais avoir à mon propre piège. Sentant la fin de mon règne approchant, j'osai alors une dernière marque de domination : glissant un peu ton boxer vers le bas, je plantai ainsi mes dents dans ta peau te faisant cabrer, ce qui ne manqua pas de me faire enfin chavirer...


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