Angoisses existentielles

Blottie dans ses bras, je voulais un câlin pour me rendormir. J'avais fait un cauchemar, un de ceux qu'on oublie mais qui laisse une désagréable sensation. La chaleur de son corps me rassurait un peu. J'étais comme une gosse qui avait peur des voleurs.
"Maître ?"
J'avais chuchoté. Nous étions au cœur de la nuit.
"Petite Chose ?"
 Il était en train de se rendormir, la bouche pâteuse, il répondit enfin. Je me mordis la langue, je faisais une bêtise, il allait être de mauvaise humeur demain si je lui sucrais sa nuit complète.
"Vous aimez me punir ?
- Tu aimes poser des questions idiotes ?
- Je croyais qu'il était malpoli de répondre à une question par une autre...
- Rendors-toi avant que je ne te montre comme j'aime te punir. Il est trois heures du matin, tu risques d'aimer..."
Je frissonnais. Il m'avait rabrouée. J'aurais aimé qu'il sache me bâillonner par sa menace.
"Tu n'as pas répondu..."
Il soupira longuement. 
"Bien. Comment tu voudras."
Il alluma la lampe de chevet et sortit faire Dieu sait quoi. Je me mis en boule sous la couette. J'aurais aimé savoir lâcher l'affaire, attendre le petit-déjeuner. Juste dormir pour le moment. Je savais à peine pourquoi je m'entêtais présentement. Ou plutôt si : il pouvait bien prendre cinq minutes pour me rassurer maintenant qu'il était réveillé et qu'il en prendrait au moins dix pour me punir. Ça n'avait aucun sens pour moi. Le désarroi me mettait souvent en colère. Pourquoi ne voulait-il pas me comprendre ?



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