Rosée du festin

"Dis-moi, sur une échelle de 0 à 10, l'humidité de ta chatte, c'est comment ?"

Je bats des cils, ai-je vraiment bien entendu ? Je trompe mon embarras dans mon verre d'eau.

"Alors ?"

Peu de doutes permis effectivement.

"Euh... Tu veux dire maintenant ?

- Non la semaine dernière...

- Euh, je ne sais pas.

- Va aux chiottes et rapporte-moi ta culotte. Moi, je saurai.

- ...

- Allez !

- Tu veux dire maintenant ?

- C'est une manie... Allez !

- Euh... Tu es vraiment sérieux ? Ou tu me fais marcher ?

- File ! ... À moins que tu ne préfères l'enlever ici bien sûr ?

De pivoine, je vire à écrevisse. C'est pas possible d'être aussi colorée et transparente en même temps. 'N'a pas idée...

Je me lève brutalement. Mon genou cogne contre la table dans un bruit de couverts. Les regards se tournent vers moi, je ne pouvais pas faire plus discret. Il se marre plus ou moins discrètement. Je grimace un sourire d'excuses à l'assistance et file aux toilettes.

Une fois, la porte fermée, je plaque mon dos contre la porte. J'ai de la chance, les lieux sont propres et sentent bon le parfum d'ambiance. Un truc vaguement des îles, peut-être vanille-coco. Va t'en savoir avec leurs fragrances chimiques...

Je me débats avec mes tergiversations, je ne peux pas lui obéir tout de même. J'aurais qu'à lui dire que c'était occupé, ou mieux, que je me suis dégonflée. Et puis attend-il vraiment ma docilité, ne préfère-t-il pas m'arracher la victoire dans les larmes et la sueur. Il me paume, avec ses airs de rapace. Comme d'habitude.

Mes mains ne s'embarrassent pas de mes atermoiements : le bout de dentelles est déjà pendu au bout de mes doigts. À vue de nez, je dirais 8 sur l'échelle de Rosée... Peut-être plus finalement, mais c'est sa faute aussi.