(R/d)éception

Clémence avait rougi. Peut-être même sursauté… Elle n'en était pas certaine. Elle l'attendait depuis longtemps mais à présent elle n'était plus très sûre d'elle. Ça ne lui ressemblait pas, pourtant elle attendit.

Le weekend passa et elle ouvrit enfin son message.

 

« Clémence »

 

Ça commençait bien… Aucun surnom affectueux… Aucune formule de politesse… Son cœur battait à tout rompre, elle était tentée de remettre cela à plus tard mais la curiosité l'avait taraudée tout le weekend. Elle savait qu'elle n'y résisterait plus longtemps, alors autant en finir, maintenant. Elle prit donc son courage à deux mains et poursuivit la lecture.

 

« Clémence,

 Dès que tu recevras ce message, je veux que tu m'envoies un accusé de réception. Un simple mail indiquant "reçu" suffira. » 

 

Un peu tremblante - ce ton était inhabituel chez Jules - elle s'exécuta aussitôt. Elle ne songea même pas à désobéir en finissant le message avant. Elle retourna ensuite au message initial qui lui donnait déjà la chair de poule.

  

« Bien. »

 

Comment avait-il pu savoir qu'elle serait docile ? Sa présomption l'agaça autant qu'elle la troubla. Même si cela lui disait rien qui vaille, elle continua de lire, sentant la nervosité l'habiter.

  

« À présent, nous allons conclure un marché. »

 

Un frisson lui parcourut l’échine.

 

« Si tu continues ta lecture, préviens-moi par un simple mail : Je poursuis, Monsieur.»

 

Il commençait à l’irriter avec ses "simples mails"… Mais elle devait avouer qu’elle se sentait assez déstabilisée : où était passé le gentil Jules qu’elle appréciait tant d’habitude ? Comme elle ne savait que faire, malgré l’ordre explicite, elle lut la suite, espérant trouver les réponses à ses interrogations.

  

« T-t-t-t. On a un marché, il me semble. »

 

Son visage devint alors pivoine, décidément il la connaissait trop bien. Un peu fébrile, elle obéit et envoya le mail demandé. Puis elle retourna à sa lecture le cœur battant.

  

« Tu seras punie pour ta désobéissance. Mais nous verrons cela plus tard. »

 

Elle s’étonna de ressentir de la colère : il était décidément bien gonflé de présupposer ainsi son manque de discipline ! Et si elle avait suivi ses instructions à la lettre, hein ? Il aurait eu l’air malin, tiens… Et surtout, elle était prête à parier qu’elle l’aurait très mal pris, le cas échéant !

Mais en y regardant bien de plus près, elle s’aperçut qu’elle était surtout vexée… Vexée d’être à ce point prévisible et qu’il lise si bien en elle… Elle se sentait nue et vulnérable. Elle prit le temps de se calmer un peu avant de poursuivre.

  

« Ainsi puisque tu continues ta lecture, je vais t’avertir que je ne tolèrerai aucun refus. N’essaie pas de négocier, ce serait pire. Et si tu comptes te défiler, j’espère pour toi que tu auras une bonne excuse à avancer, sinon tu peux d’ores et déjà te préparer à additionner les sanctions. Je peux t’assurer que tu te lasseras bien avant moi. »

 

Le style autoritaire et lapidaire la mit profondément mal à l’aise. Elle savait qu’elle avait fait une bêtise mais elle doutait de vraiment mériter cette froideur. Anxieuse, elle lut la phrase suivante.

  

« Ce message a pour objet ton comportement inacceptable de ce weekend. Je vais te passer l’envie de faire étalage de tes sautes d’humeur. »


Ainsi donc, c'était ça… Elle avait espéré un peu naïvement qu'il se laisse attendrir, mais elle était encore bien crédule. Une fois encore !

Dès leurs premières conversations, ils avaient commencé une histoire érotique à quatre mains. Et si au départ, elle avait rempli sa part, enfin une fois sa réserve évanouie, au fur à et mesure, elle avait inventé des prétextes : tu écris mieux, je n'ai pas d'inspiration… Pour ensuite, lui demander franchement : c'est quoi la suite ? S'il te plaît, dis-moi... Petit à petit, une forme de troc s'était mise en place : tu veux quoi en échange ? Peut-être même du chantage : sinon, tu n'auras pas ta photo… Non, toi d'abord ! 

Jules s'était amusé de cette petite capricieuse qui décidément n'était adulte que sur sa carte d'identité. Bien sûr, il lui tardait de la rencontrer, la charmante peste. Mais, elle était farouche, sortant des excuses toutes trouvées. Il respectait sa méfiance et il l'en félicitait intérieurement. Cela le rassurait. Oh parfois, il aurait bien aimé qu'elle lui facilite la tâche, un pas en avant, quatre en arrière, ça devenait un peu frustrant à la longue mais il appréciait aussi le défi. Et le jour fatidique arrivé, personne n'avait été déçu. C'était leur belle réussite.

Ils conversaient à présent depuis presque un an, à faire grandir leur petite histoire, en même temps que leur relation. C'était un ovni inclassable, et cela leur convenait bien. Au fil du temps, c'était devenu une sorte de roman-photo à plusieurs chapitres. Il grattait, elle photographiait. Il savait qu'elle lisait et relisait ses mots. Elle n'ignorait pas qu'il matait ses photos à s'en abîmer la rétine. 

Une dizaine de jours auparavant, il avait commencé un passage particulièrement torride. Ce qui arrivait à leur alter ego la rendait toute chose, comment avait-il pu deviner son plus sombre fantasme ? Elle n'arrivait même pas à se l'avouer. Elle faisait mine d'être dérangée mais détachée et lui, ménageait encore plus son suspense la tuant à petit feu. Sur ses clichés, laissant place à l'imagination, elle en montrait de moins en moins quand lui devenait de plus en plus explicite.

"Tu écris toujours aussi bien. J'aime tes mots, tu sais... Mais pour le prochain chapitre, on revient à du plus sage.", lui disait-elle.

Il comprenait : "Merci pour tes mots crus. Encore."

Alors, il s'exécutait. Allègrement. Soucieux de plaire à sa muse. Cela l'amusait de débaucher cette petite, semblant sortir du couvent par moment et qui se révélerait être dans quelques années, il en faisait le pari, une fieffée gourgandine. Pour son plus grand plaisir. Oh oui, il allait la mener vers une exploration sur les chemins de ses ténèbres lumineux. Il s'en régalait d'avance.

Seulement voilà, ses escapades littéraires et coquines n'étaient qu'un pan de sa vie. Son travail passait avant. Sa famille et ses amis aussi. Clémence le savait bien, et l'acceptait plutôt bien, mais les dix jours à attendre la suite de l'histoire l'avaient rendue complètement fada. Ses partiels lui prenaient le chou. Le froid morne de l'hiver la rendait maussade. Elle avait mille excuses. Pour justifier son pétage de câble. Dans les règles.

"Tu m'avais promis la suite... T'es chiant à m'obliger de te le rappeler... Si tu pouvais pas, fallait pas promettre..."

Elle avait patienté presque vingt-quatre heures puis comme si, trop longtemps contenue, elle lui avait envoyé une dizaine de messages, en quelques jours. Tantôt elle montait dans les tours, tantôt elle lui présentait des excuses, des explications. La fac, le temps, sa série préférée reportée, un gamin dans le bus qui lui avait porté sur le système.

Elle lui déballait tout sans aucune pudeur, espérant qu'il comprenne son état de fébrilité. Que ça puisse atténuer une (éventuelle) sanction.

Elle n'omettait qu'une seule chose finalement : il n'avait jamais rien réellement promis, il avait dit peut-être, si j'ai le temps, j'essayerais. Mais elle ne l'avait pas compris ainsi, aveuglée par son avidité.

N'obtenant pas de réponse, tant à ses courriels incendiaires qu'à ceux plus contrits, elle s'était résolue à faire profil bas. Peut-être qu'un bug me sauverait... Ça arrivait parfois que les messages se perdent dans les profondeurs de la Toile... Oui, à la rigueur pour un... Mais pour douze vraiment ? On pouvait toujours rêver. J'avais dû saturer sa boîte, il serait sans doute furieux d'être obligé de se taper mon insupportable babil... Il allait me le faire payer.

Clémence rougit encore plus à ces souvenirs. Avec lui, elle se comportait vraiment comme une gosse. Pourquoi était-ce comme ça ? Avec les autres, elle n'était jamais ainsi. Alors, pourquoi ? Pour mériter les fessées qui lui administrait ? Vraiment ?! Y'avait plus simple comme méthode, quand même !

 

« À présent, déshabille-toi. »


Non mais non… Il savait que sa pudeur était chatouilleuse et il en profitait ainsi sans gêne. Elle allait être ridicule de lui obéir. Cette fois, elle n'en ferait rien. D'accord, elle avait abusé mais elle attendrait de le voir pour accepter sa punition.


« Je te veux nue. Va au coin. Restes-y dix minutes. Imagine-moi dans ton dos. Pense à tout ce que je pourrais faire, te dire… »


Oh mais elle n'imaginait que trop bien. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle refusait de s'exécuter. Mais il croyait quoi au juste ? Il n'avait pas beaucoup de temps pour elle, et elle allait continuer d'être menée à la baguette ? Bah non, elle acceptait certaines… choses… contraintes, uniquement si lui était vraiment présent. Elle n'était pas complètement cinglée non plus ! C'était une femme libre. Même la petite voix dans sa tête se mit à rire… bon okay, pas tout à fait une femme, elle restait encore une adolescente sur bien des points… Se glissait encore dans ses fringues de lycéenne… Mais elle avait encore le temps de vieillir… Quant à sa liberté, elle ne savait plus trop non plus… Surtout quand Jules était dans les parages… C'était sans doute une bonne chose qu'elle ne puisse pas le voir dans l'immédiat, elle aurait peut-être le temps de se sevrer…

En y resongeant, elle était fière d'elle. De son refus. D'habitude, elle n'y faisait plus attention, il demandait, elle donnait… Parfois elle râlait, traînait des pieds… Mais le faisait quand même.

Elle eut même la tentation de reporter la suite de la lecture à plus tard pour se prouver qu'elle était encore maîtresse d'elle-même. Elle ferma la fenêtre. Satisfaite.

C'était à ce moment-là que venue de nulle part, son imagination galopa. Clémence n'arrivait plus très bien à la suivre, les images se succédaient, les mots s'entrechoquaient… Ses yeux luisaient d'envie, prise dans ce tourbillon, elle ne pensait plus qu'à une chose : connaître la suite.

Oh simplement, pour lui faire les pieds, savoir à quoi elle échappait était jouissif. La meilleure façon de résister à la tentation était d'y céder. Si même l'Irlandais était d'accord, elle avait raison. Elle retourna alors au message.


« Cesse un peu de tergiverser. Exécution ! Ouvre la fenêtre et sens l'air passer sur ton corps, ce sera peut-être mes mains… »


Son ventre se tordit. Il avait le chic pour la mettre dans des états pas possibles. Et après, il s'étonnait de son impatience d'enfant trop gâtée. Mais le savait-il seulement à quel point il lui retournait le cerveau ? Il avait anticipé tous ses faits et gestes mais devinait-il vraiment le reste ? Alors pourquoi, il ne lui offrait pas de temps calmes au lieu de la foutre toujours sur le fil ?

Clémence était perdue. Les pensées en vrac, elle ne s'était même pas aperçue qu'elle était à présent en culotte. Elle ouvrit la fenêtre, mécaniquement, pour s'aérer l'esprit. Elle allait rester un temps ainsi à profiter de la brise fraîche lorsqu'elle se souvint : elle était torse-nu. Elle se couvrit la poitrine en poussant un petit cri et s'habilla du rideau qui pendait à la tringle. Elle devenait complètement folle. Cramoisie, bien qu'elle aurait préféré se terrer sous sa couette, elle devait vérifier qu'il n'y avait eu personne pour l'apercevoir. Sinon, elle mourrait de honte. Elle remit son T-shirt, et tout doucement elle passa le bout de son nez. Ouf. Personne… Mais, quelques secondes plus tôt ? Elle ne saurait jamais…

Passablement remuée, elle maudissait Jules… Qu'est-ce que tu ne me fais pas faire, toi ?! Bien sûr, si elle ne l'avait pas insulté, il ne l'aurait pas punie, mais elle n'avait pas envie de voir le rapprochement.

Elle se fit violence pour apparaître dans le plus simple appareil et se mit au coin, non loin de la fenêtre. Elle n'était que toute seule, pourtant sa peau rougissait, troublée. Elle lança le minuteur de son téléphone. C'était grotesque. Pourtant elle mit précipitamment ses mains sur la tête comme si Jules l'avait lui-même rappelée à l'ordre. Clémence sentit le courant d'air passer entre ses cuisses comme prédit. Elle croisa les jambes gênée, puis se redétendit. Autant joindre l'utile à l'agréable. Elle se sentait moite, un coup de chaud lui brûlait le corps. Elle accueillait le souffle vivifiant qui alimentait ses rêveries. Dans ses songes, elle avait le droit à un Jules, doux, soucieux de son plaisir... Elle souriait encore quand l'alarme retentit dans sa chambre.

 Déjà ?!

Elle se rhabilla, referma le battant et poursuivit sa lecture. Elle n'avait pas vraiment eu l'impression d'avoir été punie pour le moment. Si Jules avait été là, elle n'était pas certaine qu'il aurait validé sa méthode... Mais bon, il n'était pas là...


« Bien. J'espère que ce petit temps de réflexion t'a été profitable. »


Tu n'as pas idée, mon chéri... Elle avait la sensation confuse d'avoir fait une bêtise, tout ayant obéi... Se sentirait-elle obligée de lui avouer comme à chaque fois, ou presque... Ou pourrait-elle garder ça pour elle, pour une fois ? Après tout, elle avait suivi ses consignes, elle avait laissé son esprit divaguer comme demandé... Alors pourquoi cet arrière-goût d'interdit persistait dans sa gorge ?


« Et puisque tu as fait l'enfant, je vais te traiter comme telle. Mademoiselle semble avoir besoin d'attention, de règles et de cadre ? Ne t'inquiète surtout pas, tu vas être servie.

Couvre-feu jusqu'à nouvel ordre : vingt-deux heures, grand maximum. Semaine et weekend. N'essaie même pas de le dépasser. Réguler ton sommeil aura sans aucun doute un effet bénéfique sur tes nerfs. Et tu ne rêvasseras plus en cours, non plus.

Ensuite, jusqu'à ce que je t'en donne l'autorisation : plus aucun doigt polisson ! En clair, tu ne te masturbes plus sans me demander. Inutile de préciser que pendant une semaine, au minimum, je te le refuserai.

Bien. Maintenant que tu as compris que je ne plaisante pas, trouve un carnet, tu y consigneras tous tes manquements. Mais je suis sûr qu'il n'y en aura pas. Car tu ne supporterais que très difficilement le genre de punitions qui t'attendrait, le cas échéant. »


Il ne plaisantait plus. Jules avait plusieurs fois menacé Clémence de reprendre son éducation, de la maintenir en laisse courte. Mais elle avait toujours pris ça à la rigolade, il n'oserait jamais et puis elle aimait ressentir le petit frisson de la proie qui sentait l'aigle tournoyer, alors elle esquivait assez adroitement pour qu'il se sente l'autorisation de continuer... avec parcimonie, mais surtout qu'il comprenne bien que ce n'était que des mots qui les faisaient rêver, rien de plus...

Visiblement, elle n'était pas si adroite. Il avait osé. Et elle ne se voyait pas refuser.


« Tout ceci n'est bien sûr qu'un avant-goût. On va devoir en reparler de vive voix. Malheureusement, je n'ai que peu de temps actuellement. Alors tâche d'être sage en attendant que je m'occupe de tes fesses…

Rends-nous fiers de ton comportement. Tu peux te rhabiller ; passe une belle journée,

J.

P.S. : Voici la suite de l'histoire... même si je suis certain que tu ne la mérites pas… »


Malgré le ton, les punitions, les ordres, Clémence ne pouvait pas s'empêcher de retenir le positif, ils allaient se revoir et elle avait la suite. Évidemment, elle angoisserait quand elle croiserait son regard pour de bon mais pour l'instant, c'était juste une bonne nouvelle.

Se doutant qu'elle n'était pas en position de force pour obtenir d'autres chapitres, elle ne se jeta pas sur la pièce jointe. Elle voulait encore savourer la bulle qu'il venait de créer. Elle avait alors patienté sagement. S'était trouvé un petit calepin, l'avait décoré comme une adolescente, sans même sans rendre compte. Allait-il trouver cela joli ? mignon ? ou bien se moquer ? Elle aurait dû faire plus sobre, les marguerites en haut de ses i n'étaient plus de son âge...

Et puis dix-huit heures étaient arrivées, elle n'arrivait plus à reporter sa lecture. Attendre encore un peu quand même ? Son doigt cliquait déjà, tuant son dilemme.

Elle se plongea avec délectation dans ces scènes de stupre qu'il peignait pour elle.

Le salaud !

Clémence n'avait pas pu se retenir de jurer à voix haute. Jules allait vraiment la rendre chèvre. Aux instants les plus attendus, croustillants, il avait joué au mauvais caméraman sans vergogne. Au lieu de s'intéresser aux troubles des personnages, il avait jugé bon de censurer ce qui n'était pas, soi-disant, pour ses chastes oreilles. Qu'il aille se faire rôtir le cul, oui !

Ici, c'était les plis du rideaux qui l'avaient absorbé, là, des considérations philosophiques dignes d'un alcoolique au bar... Et puis, en bouquet final, il se l'était joué à la Chabat dans Astérix : "devant la cruauté de la scène, nous avons jugé préférable de s'intéresser à la reproduction de la palourde royale..."

Mais si elle voulait qu'il l'encule et surtout lire ses histoires, c'était son problème, quand même ! Elle le détestait quand il la privait de toute marge de manœuvre. Elle était piégée. Soit elle lui avouait qu'elle appréciait son récit, et il avait gagné, soit, elle ne disait rien, elle n'aurait pas l'intégralité du chapitre, et lui devinant tout, jubilerait malgré tout en silence de son côté. Il gagnerait à tous les coups. Elle devait se montrer plus maligne... Mais comment ?

Elle n'arrivait plus à réfléchir. Son bas-ventre criait déjà famine, elle aurait pu se contenter de l'histoire si elle avait été suffisamment excitante mais là... c'était juste assez pour l'appâter. Uniquement ça. 

Et ses règles, à la con, de surcroît...

Il en avait de bonnes, lui ! Il l'allumait puis la chargeait d'étouffer le feu naissant sans extincteur... Et lui, si distant...

Elle avait alors passé quelques heures sur le grill à se retenir de lui dire que c'était un bel enfoiré… 

Puis se résignant à se calmer sous la douche, le jet taquin avait failli avoir raison de sa tension, lorsque Jules lui était apparu, secouant la tête, lui refusant son plaisir.

Aaaargh...

Elle en avait gémi de frustration. Comme un petit animal blessé. Les larmes s'étaient mélangées à l'eau. Toute envie coupée, elle avait alors tourné le robinet.

Puis dans un sourire crispé, à la fois pour savoir ce qu'il en dirait et parce qu'elle avait quand même cherché à fauter, à la date du jour, elle avait inscrit dans son nouveau petit carnet : ballade en solitaire pour aquatique virtuose ; mais c'est un peu ta faute, tu t'attendais à quoi après tout ça ?..

Elle ne lui dirait pas qu'elle n'avait pas pu. Il ne devait pas savoir qu'il avait ce pouvoir sur elle... Sinon, elle serait fichue...

 




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