Sa laisse rêveuse

"Aoutch !"

Quelle brute !

"Mais quelle comédienne... Tu vas réveiller tout le monde... C'est ça que tu veux ?

Il s'était rapproché d'elle pour susurrer.

"Tu sais ce que tu mériterais ?"

Elle s'était glacée en entendant les menaces. Sa chatte était en feu alors qu'elle se passait les images.

Elle gémissait sans même s'en apercevoir. Elle n'arrivait plus à parler, ni penser. Le film défilait simplement devant ses yeux.

Il continuait à abattre les lanières de son martinet sur son cul offert. Elle tentait de réprimer ses cris qui perçaient la nuit. Elle avait peur, une pellicule d'eau s'était formée pour la trahir. Elle pouvait sourire, bravache, relever le menton, il savait. Son trouble était encore plus visible que si elle ne prenait pas la peine de le cacher. Foutue poker face qui se faisait la malle !

Il voulait la faire compter mais elle s'était butée et malgré l'intensité, elle ne pouvait plus en démordre. Malgré elle.

Voyant que les stries ne la rendait pas plus raisonnable, il changea alors de méthode. Il la saisit par les cheveux, ramenés en poignée dans sa main. Elle se leva contrainte en couinant. Elle freina des quatre fers quand il tourna le verrou de la chambre, mais elle n'avait pas d'autre choix : obtempérer. Elle geignait de plus en plus fort. Sacrifiant son ego. Ce traître qui l'avait emmenée là. Elle n'était vêtue que d'un t-shirt trop court, vestige de ses années collège qu'elle ne se résolvait pas à jeter. Quand elle levait les bras, il ne couvrait même plus ses seins mais elle s'en servait encore de pyjama, même élimé.

Elle était comme à poil dans le couloir de l'hôtel, elle en tremblait de honte, elle pleurait et le suppliait sans s'en rendre compte. Elle n'était plus ici, comme si elle voyait la scène sur écran. Elle avait encore mal mais ce n'était plus elle. L'héroïne avait peur, et elle, elle attendait la suite avec impatience.

"Ne bouge pas ou bien, on essaie le niveau deux..."

La cabine d'un ascenseur, quelqu'un appuyait sur le bouton. Non, il hésitait encore.

Ses pensées n'avaient aucun sens. Comme une télé en panne, les images sautaient. Un zapping insane. Rendant épileptique. Elle se laissait hypnotiser.

Son haut devint alors une sorte de collier. Mais son tortionnaire n'était pas satisfait. Il le lui ôta et lui fourra dans la bouche. Elle le recracha immédiatement. Par réflexe. Par fierté. La claque partit. Les larmes redoublèrent. Elle se tenait la joue. Il lui remit le t-shirt dans la gueule. Elle n'osa plus l'enlever.

"Bien, petite."

Il lui caressa la tête. Comme une chienne. Comme une gosse. Elle détesta aussitôt. Et se détesta deux fois plus de sentir à regrets la main quitter son crâne.

"Au coin, vilaine ! Je reviendrai te chercher."

Il avait ponctué la sentence d'une fessée appuyée qui lui avait perdre l'équilibre. Elle s'était retenue au mur pour ne pas percuter la cloison. Ses râles étouffés dans son bâillon de fortune.

"Sois sage. Pour une fois. Je te surveille..."

Elle avait alors entendu la porte claquer doucement. Avait-elle rêvé ? Elle devenait folle. Il ne pouvait pas la laisser là, vulnérable, quand même. Elle se retourna pour constater l'évidence : elle était seule. Par habitude, elle se remit en pénitence, complètement déboussolée. Ses pensées se télescopaient sans lui donner de réponse. À peine eut-elle retrouvé son coin de fortune, qu'il sortit pour la pencher son bras. Les coups pleuvaient.

"Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Pas bouger."

Elle était tellement surprise et rassurée par sa présence soudaine qu'elle ne sentait même plus la douleur. Il la relaissa seule alors qu'ils entendaient l'ascenseur. Elle voulut se blottir contre lui mais il était déjà parti. Elle se plaqua alors au mur espérant devenir invisible. Vœu pieux.

"Jolie couleur, Mademoiselle."

Une voix féminine, un peu haut perchée assortit ses joues à sa lune.

"Encore une vilaine fille... Quelle génération !"

L'homme fit rire la femme. Ils passèrent dans son dos, elle sentit le déplacement d'air, accompagné de leur parfum coûteux et capiteux. Son esprit s'embruma dans les effluves. Elle n'était plus là.

Oui, c'était juste une parfumerie, voilà. Et la vendeuse viendrait bientôt lui proposer une autre fragrance, la tirant de ses rêveries obscènes. Ça ne pouvait être que ça.

Mais à la place de la vendeuse, il était revenu. Elle tremblait encore. Il avait glissé une main dans ses cheveux. Humant l'odeur de sa peur... et d'autre chose... de l'excitation. Il en était certain, elle ne voudrait jamais l'avouer mais cette petite garce prenait son pied.

Il lui retira le bâillon baveux, elle toussota. En s'essuyant la bouche. Il lui passa un vrai collier de cuir autour du cou. Elle s'enivra de l'odeur de peau tannée. Se laissant faire. Elle avait eu si peur en entendant les voix. Elle ferait ce qu'il voulait, mais qu'il ne la laisse plus.

Il accrocha d'ailleurs une laisse au collier et d'un petit mouvement sec, il la mit à quatre pattes.

"Brave petite."

Il lui caressait le haut du crâne. Elle n'avait même plus la force de s'en offusquer. Elle était rattachée à lui, à présent. Elle ne serait plus seule.

"Allez viens maintenant. Marche."

Elle le suivit. Docilement. La moquette épaisse du couloir lui brûlait les paumes et les genoux. Mais ses plaintes ne franchissaient pas ses lèvres. Elle ne pensait même plus à sa crainte de croiser d'autres personnes. Elle ne pensait plus. Elle n'en avait plus besoin. Il tenait la laisse.

Ils avaient attendu l'ascenseur silencieusement. La cabine était arrivée. Vide. Ils s'étaient engouffrés. Il avait appuyé sur un bouton. Et le mécanisme s'était mis en branle.

"Fais la belle. Allez !"

Il l'avait fait se dresser sur ses pattes arrières, en tirant fermement sur la laisse. Naturellement, elle avait mis ses pattes avant devant sa poitrine. Comme un chien. Elle était à deux doigts de japper. Ses yeux s'écarquillèrent. Elle était soudain rouge de confusion. Sur le lino de l'ascenseur, bientôt dégoulineraient les traces de son ébullition.

"Tu as chaud, ma petite ? Tire la langue. Halète ! Tu verras ça ira mieux."

Elle obéit. Peut-être que comme ça, il ne s'apercevrait pas alors de son trouble. Un parfait cabot.

La sonnerie retentit. Ils étaient arrivés. Rez-de-chaussée. Le hall n'était pas désert. Malgré l'heure tardive. Les gens arrivaient encore ou bien revenaient de promenade. Soudain, elle eut une conscience aiguë de sa nudité. Tout le monde était vêtu. Sauf elle. Pétrifiée. Elle refusait de quitter la cabine. Il tira fortement sur la laisse. Elle n'avait pas le choix. Elle sortit. Récalcitrante. Il remarqua alors la traînée de mouille.

"Eh bien, c'est du propre !"

Elle s'empourpra violemment. Elle ne voulait plus être là. Ce jeu ne l'amusait plus. Elle se mit en boule dans un coin. Espérant disparaître.

"Cesse tes bêtises. Viens."

Il la remit en marche vers la réception. Les gens curieusement ne semblait pas trouver bizarre de voir une jeune femme nue, tenue en laisse, le cul zébré. Ils lui jetaient parfois de petits coups d'œil. Mais jamais insistants. Elle devenait parano ou quoi ?

Ils s'arrêtèrent à quelques pas de l'accueil. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille. Elle secoua la tête. Elle ne pourrait jamais. En souriant, il ajouta quelque chose. Elle frémit. Les larmes aux yeux, elle comprit qu'elle n'obtiendrait jamais gain de cause. C'était toujours lui qui gagnait. Elle avança à quatre pattes vers la réceptionniste. Ça ne choquait personne. Apparemment. Alors pourquoi elle n'arrivait pas à s'y faire ?

La jeune femme enregistrait encore des clients. Très aimable et professionnelle. Elle se tourna ensuite vers la petite chose qui était au sol. Elle se pencha. Avec vue plongeante sur son décolleté. Elle eut toutes les peines du monde à lever les yeux. Elle rougissait. Encore.

"Oui, Mademoiselle ?

- ..."

Elle se tourna vers l'homme qui lui fit signe de se dépêcher.

"Euh... Eh bien..."

Elle prit une profonde inspiration et débita sa tirade imposée. Inaudible.

"Mon Maître voudrait savoir si le bruit des fessées que j'ai méritées incommode quelqu'un dans l'hôtel..."

Elle baissa la tête. La réponse ne l'intéressait pas. Elle voulait revenir prestement dans la chambre. À l'abri. Et surtout avoir la récompense promise.

"Nous n'avons reçu aucune plainte, Mademoiselle. Si tel était le cas, nous vous le ferions savoir. Je vous souhaite un bon séjour dans notre établissement. Et bonne soirée."

Lunaire. Ubuesque. Elle n'avait plus de mots. Elle était trop estomaquée pour penser. Elle était allée se cacher dans les jambes de son Maître qui remerciait gentiment la jeune réceptionniste.

De retour à la chambre, il flatta sa croupe. À présent soumise.

"Et ensuite ?"

Il l'avait crue endormie. Bercée dans ses bras et par son histoire. Il pensait pouvoir aller se coucher à son tour dans quelques minutes. Mais le petit corps insatiable, en mal de mots, en décidait autrement...

Combien de temps s'était écoulé depuis le début du récit ? 

Une minute, une nuit, ils ne savaient plus...




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