À deux doigts de la délivrance
Ses yeux semblaient m'inviter à l'observer de plus près.
Je lui obéis sans y prendre garde.
Elle me fascinait. Son nez était droit. Parfait. Elle était électrique, presque magnétique.
Rapproche-toi encore, semblait-elle me dire.
Envoûté, je l'écoutais.
Je n'étais pas non plus idiot, je savais qu'elle causerait ma perte. Alors elle ou une autre...
Plus je la regardais, plus je la voulais. Et plus je la voulais, plus elle m’obsédait.
Je voulais qu’elle soit à moi … À moins que ce ne fût le contraire : j’étais déjà à elle.
Soudain, je voulus la toucher. Ce devenait une idée fixe dans ma tête.
Elle m’ensorcelait. J’étais Mowgli et elle, Kaa. J’avais toute confiance en elle.
Je savais qu’après l’avoir ne serait-ce qu’effleurée, la douleur lancinante qui ne me quittait plus depuis des mois s’en irait comme par magie. Elle avait ce pouvoir. J’en étais, si j’en doutais encore, à présent persuadé. Une intime conviction qui prenait les tripes et que rien ne pourrait remettre en question. Comme un enfant croit au Père-Noël, moi, je croyais en elle.
Alors, comme pour apprivoiser un animal craintif, j'avançais doucement mes mains devant son visage. J'étendis ensuite mes doigts. Deux.
Le courant passa aussitôt entre nous.
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